Il ne sera pas dit que j’ai laissé passé une célébration! Les jumeaux ont 17 mois. 17 mois ça ne veut pas dire grand chose mais c’est le mois où ils ont commencé à dormir dans la même chambre et à faire leur nuit, sans traumatisme, sans hurlements… Ou si peu! Je suis fière d’avoir écouté mon cœur et d’avoir attendu le moment propice.
C’est aussi le mois où Ève a découvert le monde des deux-pattes. Trois mois après son frère. Comment je peux suivre deux bambins qui déambulent? C’est simple: une série de rhumes et de poussées dentaires les gardent bien au chaud près de maman et papa. Je crois que nous avons comme une excroissance dans le dos: notre centre de gravité change pour trop de portage, mais c’est mieux que d’être suivis par deux zombies qui pleurent et qui morvent, non?
1 Un bien méchant virus: L’influenza, cuvée 2012-2013. Nous y avons trinqué pour le jour de l’an. Nous voici tous les trois avec nos pompons et notre champagne…
Écrasés sur maman pendant 3 joursDeux bébés malades, c’est beaucoup de bébés!Dieu merci pour le portage: les bébés n’ont pas voulu être déposés pour 3 jours!
2 Deux manifestations de mécontentement: Le mouvement Idle No More et les moyens de pression exercés par les professeurs ontariens. Qu’est-ce que j’en pense vous vous demandez? L’ennemi de la démocratie, ce n’est pas Dalton MacGuinty (Premier Ministre de l’Ontario) ou Stephen Harper (Premier Ministre de Canada). L’ennemi de la démocratie, c’est l’apathie. Je suis donc contente de voir les gens se sortir de leur torpeur et se soulever pour tenir tête au gouvernement. J’ai une opinion nuancée sur les revendications autochtones du Canada et une piètre opinion de la Chef Theresa Spence, dont la grève de la faim est d’une cruelle ironie lorsqu’on apprend que le taux de suicide chez les jeunes autochtones est 6 foisplus élevé que chez les non-autochtones. Je ne suis pas assez éduquée pour vous offrir une solution sur les “affaires indiennes” mais je ne suis pas certaine que se laisser mourir de faim avec grande fanfare est le meilleur moyen d’inspirer une génération qui est déjà désespérée. Les professeurs ontariens ne sont pas contents non plus, ayant été allégés de leur droit de grève le temps que le gouvernement leur impose un contrat qu’il n’arrivait pas à faire passer par la négociation. Certaines écoles sont fermées aujourd’hui et j’ai vu plusieurs grand-parents prenant un petit café avec leurs petits-enfants au hasard de mes promenades. Ça m’a fait sourire.
3 Trois outils pour vous aider à garder vos bonnes résolutions. L’application MyFitnessPal vous permet de garder un “journal alimentaire”, un peu comme Weight Watchers mais gratuit! Je ne documente pas chaque bouchée à long terme mais une ou deux fois par année je garde un journal alimentaire afin d’avoir un point de référence. À chaque fois, je réalise que je mange (1) beaucoup trop, et (2) pas aussi bien que je ne le pensais. L’application RunKeeper est une excellente manière de suivre la progression de votre entraînement. Je l’utilise depuis 1 an. Et finalement, si vous ne voulez pas payer pour les meetings Weight Watchers, rien ne vous empêche de tirer avantage des média sociaux comme Facebook. Si vous n’êtes pas du genre à partager vos exploits de par le monde, vous pouvez vous créer un groupe privé ou secret (qui n’apparaîtra pas sur votre ligne de temps) avec des copines et vous en servir pour partager vos conquêtes, vos défaites et vos défis. C’est beaucoup plus amusant en groupe! Voici mon défi: le bol sans fond d’amandes au chocolat et son partenaire, le bol sans fond de Jelly Belly que mon excellent patron met à notre disposition. J’ai pris 17 livres cet automne (oui!), 15 venaient du bol d’amandes, j’en suis persuadée!
Berger allemand mangeur d’homme
4 Quatre pattes, ça aide les grandes filles avec leur devoirs… Et ça aide à nettoyer le plancher après une “recette”…
Berger allemand mangeur de Corn Bran
5 Cinq doigts bien haut pour le groupe de portage d’Ottawa et la boutique The Extraordinary Baby Shoppe, qui m’ont aidé à acheter et embellir ces deux porte-bébés pour mon amie Johanne et sa famille.
Suite à ma dernière publication en français «La vie comme une rivière » j’ai reçu quelques commentaires questionnant le message sous-jacent à mon texte. Certains m’ont demandé si l’adoption d’enfants à besoin spéciaux était le seul moyen « de se prouver. » D’autres ont observé que tout le monde n’est pas appelé à faire de grandes choses, que certains ne sont appelés qu’à bien mener une vie ordinaire.
C’est vrai. Nous ne sommes pas tous appelés à la même chose. Nous ne suivons pas tous le même chemin. Mais peut-être sommes tous appelés à quelque chose de plus grand que nous-mêmes? Ce n’est pas le point de départ ou d’arrivée qui importe mais le dépassement de soi. Combien de briques sont nécessaires pour former la base solide de la pyramide? Sans une base bien étayée, la pointe de la pyramide ne vaut pas grand-chose. Et c’est ainsi que ceux qui semblent nous dépasser ont eux aussi besoin du support d’une base solide. L’important, c’est d’être prêt à servir. Je me suis beaucoup questionné sur l’adoption : nous avons tellement à offrir. Pour l’instant, j’ai réalisé avec grande clarté que j’étais appelée à un rôle de support. Le support matériel et spirituel est une brique tout aussi importante de cette démarche. J’ai trouvé beaucoup de paix intérieure lorsque j’ai compris que plutôt que de me sentir inutile parce que je n’avais pas la même vocation , je pouvais transformer cette bonne volonté en prière et demander d’être prête à sauter dans la mêlée. Puis de faire confiance.
C’est ainsi qu’a commencé une belle histoire d’entraide et de support, tout tranquillement alors que je revenais de visiter mon amie qui vient d’adopter et qui se poursuit aujourd’hui.
Lorsque les jumeaux sont nés, j’ai commencé à m’intéresser au portage. J’avais besoin de mes mains et j’avais trois enfants qui avaient besoin de mon attention. J’ai découvert que le portage, c’était bien plus que de récupérer ses mains! Prendre les petits sur moi me permets non seulement de continuer à m’occuper des autres mais aussi de répondre à leur besoin de contact et d’attention. 15 minutes sur le dos de maman et j’ai des petits ressourcés, comme neufs. Bref, au cours de mon congé de maternité, j’ai découvert une communauté de portage, j’ai commencé à utiliser des écharpes et des porte-bébés préformés. Puis comme je porte beaucoup, j’ai commencé à accueillir des mamans chez moi et à me déplacer pour aider les mamans à apprendre l’art du portage.
Lorsque j’ai visité mon amie qui vient d’adopter, j’ai passé la journée avec son petit bonhomme de 2 ans et je l’ai porté dans le sling pour une bonne partie de l’après-midi. C’est fou comment le portage peut jeter des ponts et rendre une situation non familière normale pour un enfant. Puis j’ai porté une de ses jumelles dans mon préformé Manduca et j’ai tout de suite vu que ce serait la solution idéale pour que maman retrouve ses mains. La poche en tissus intérieur permet de bien placer bébé, sans la forcer dans une position non-physiologique (elles ont quand même 18 mois les puces, malgré leur taille de nouveau-né). Le préformé évitait la courbe d’apprentissage de l’écharpe pour laquelle maman n’a ni le temps ni l’inclination et le Manduca a la versatilité d’être utilisé pour son bonhomme de 2 ans qui, en surcroît d’avoir encore bien besoin de sa maman, doit la suivre à l’hôpital et en clinique, autant d’endroits où il ne pourra pas toujours toucher à tout et se promener librement. Avec mes trois de moins de 3 ans depuis l’année dernière, c’est porte ou crève; et mes circonstances ne sont même pas dans la même galaxie de difficulté!
Avant ma visite, j’avais pensé offrir une de mes écharpes à mon amie en cadeau de bienvenue. Je suis un fan fini de mes écharpes de portage. Mais j’ai bien vu que ce ne serait pas approprié pour une maman qui n’a ni le temps ni l’inclination de battre la courbe d’apprentissage de l’écharpe, d’autant plus que la pratique se ferait plus souvent qu’autrement dans le stationnement de l’hôpital l’hiver ou sur des planchers durs à l’intérieur de l’hôpital.
Même les grands enfants aiment le portage!
Au retour de ma visite, j’ai décidé de vendre deux écharpes de portage et deux slings afin de financer l’achat de deux porte-bébés Manduca. Le total se portait à $370 avant les taxes. J’ai donc annoncé mes écharpes à vendre auprès de mes amies du groupe de portage d’Ottawa sur Facebook. J’ai écrit un court texte sur le Manduca et le portage « à besoins spéciaux » et j’ai expliqué pourquoi je vendais mes deux écharpes. Moins de 20 minutes plus tard, j’avais reçu plusieurs messages me demandant si je prenais les dons : plusieurs mamans voulaient contribuer mais n’avaient pas besoin d’une nouvelle écharpe. Puis une amie m’a dit « Il y a 300 mamans dans le groupe de portage, si 25 mamans donnent $15, tu as tes deux porte-bébés. » J’ai donc annoncé que mon compte PayPal avait été remis à zéro et que celles qui aimeraient contribuer pouvaient le faire via PayPal. La vente de mes écharpes se ferait via PayPal de toute façon. Puis je suis allée me coucher.
Quand je me suis levée le lendemain matin, j’avais reçu presque $200 de dons et mes deux écharpes étaient vendues. J’avais presque $400 en main. Je me sentais presque mal-à-l’aise. Je n’avais même pas eu le temps d’en parler à mon amie et j’avais un peu peur qu’elle refuse, se sentant peut-être l’objet de charité ou de pitié. Mais cette réponse enthousiaste de ma communauté de « mère-porteuses » n’était pas motivée par la pitié mais plutôt par un sens d’entraide. Ces mamans avaient lu l’histoire de mon amie sur son blogue et avaient été profondément touchées par cette adoption un peu folle par son altruisme. Tout comme moi, elles étaient portées par un désir né du cœur de faire partie de cette belle histoire. Nous ne sommes pas toutes appelées à l’adoption d’enfants dans le besoin, mais nous pouvons toutes offrir notre support, nos prières et nos pensées à ceux qui le sont.
Lorsque les porte-bébés ont été achetés, il me restait encore de l’argent. J’ai d’abord pensé leur offrir une carte-cadeau chez Costco ou Walmart mais j’ai réalisé, lorsque les jumelles ont été réadmises pour leur deuxième séjour à l’hôpital en autant de semaines, que mes amis n’avaient pas besoin d’épicerie mais de repas. Ils ont besoin de temps plus que d’argent. J’ai donc organisé un bon vieux « party » de cuisine. Nous avons planifié un menu de repas congelés que nous allons préparer « à l’ancienne » c’est-à-dire en communauté, avec des mamans qui cuisinent, d’autres qui s’occupent des bébés, d’autres qui lavent la vaisselle. En quelques heures, nous devrions avoir une dizaine de repas près à congeler, des enfants fatigués et une bonne rasade de jasette et de compagnie.
J’ai beaucoup appris cette semaine. Sur moi-même, sur la valeur de la communauté, sur l’amitié. Et si j’ai ressenti un peu de gêne au départ en acceptant de laisser mes amies contribuer à ce cadeau, j’ai réalisé que le don n’est pas seulement ce qui est reçu. En donnant à d’autres l’occasion d’agir généreusement, nous devenons tous plus forts.
Vous vous demandez peut-être pourquoi je n’ai rien publié depuis quelques semaines. J’ai en fait écrit ce post trois fois : l’ordinateur a mangé les deux premières versions. Mise-à-jour : Et j’ai trébuché sur mon fil et perdu la troisième version.
Donc… Pour la troisième quatrième et dernière fois…
En route pour l’Ile-du-Prince-Édouard, nous nous sommes arrêtés pour deux nuits à Rivière-du-Loup avant d’entamer la traversée du Nouveau-Brunswick. J’y ai découvert une ville à l’échelle humaine avec une vue imprenable sur le fleuve. Malgré sa situation incomparable, Rivière-du-Loup n’est pas une ville ravagée par le tourisme. Les opérateurs de l’industrie récréo-touristique sont sympathiques, dédiés à leur région et déterminés à laisser une bonne impression.
Lorsque nous avons fait nos réservations au printemps dernier, le Village Vacances Valcartier (région de Québec) nous a surchargé pour chaque enfant excédant le maximum de corps humains permis sur un terrain. Dans notre cas le prix par nuit a presque doublé. $95 par nuit, c’est beaucoup moins cher que l’hôtel mais quand même! Nous leur avons expliqué que nous n’étions pas un groupe ou un camp de vacances ou une gang de voisins qui arrivaient pour le party. Nous sommes une famille avec 2 adultes et 8 enfants qui sont tous les nôtres. Rien n’y a fait. C’est le contre-poids d’une grosse boîte corporative: l’infrastructure y est bien meilleure mais la touche humaine y est manquante.
À Rivière-du-Loup, le Camping du Quai nous a accueilli à bras ouverts et avec flexibilité. Nous avons payé le prix du site, sans surcharge malgré le nombre d’occupants. Comme l’a fait remarquer Michelle, propriétaire du camping : « Les enfants apprennent beaucoup en voyageant. Il ne faudrait pas les pénaliser parcequ’ils font partie d’une grande famille. »
Nous avons utilisé notre journée à Rivière-du-Loup pour partir en bateau voir les baleines du St-Laurent. L’opérateur des expéditions sur le St-Laurent nous a fait un prix de famille qui nous a permis de faire l’expédition, le prix tel qu’affiché aurait été prohibitif, nous sommes 10 après tout! Les enfants ont passé une demi-journée splendide, calme et ensoleillée, à regarder une maman rorqual et son petit leur faire tout un spectacle. Nous avons rencontré un couple de Rimouski qui tient un gîte sur la ferme et promis aux enfants de faire une tournée de la péninsule gaspésienne un jour. Grâce à nos porte-bébé, Sarah est restée au milieu de l’action sur le dos de papa tout en restant bien en sécurité. J’ai porté les jumeaux, un sur le devant et un sur le dos, pendant toute la tournée. Eux bien emmitouflés dans leur veste de polar, moi bien isolée par mes deux petites bouillottes : j’étais la seule sur le bateau en t-shirt!
Puisque notre escale à Rivière-du-Loup n’était qu’une étape sur la route de l’ Île-du-Prince-Édouard, nous n’avions pas planifié de sorties autre que notre virée sur le St-Laurent. Lors de notre prochain séjour, nous allons prendre le temps de faire une randonnée à l’Isle-Verte et visiter le parc marin du St-Laurent .
Au retour de l’Île, nous avons à nouveau fait escale à Rivière-du-Loup. Puisque nous voulions repartir aux petites heures le lendemain matin, nous avions décidé de laisser la roulotte attachée à la van. Après avoir cherché en vain un resto de type Big-Box avec un stationnement assez grand pour accommoder notre équipage, j’ai suggéré à mon mari d’aller fouiner du côté du quai de Rivière-du-Loup. Récemment réaménagé grâce à un investissement important du gouvernement du Québec, le quai nous a permis de nous arrêter pour manger et repartir sans le stress de devoir manier notre roulotte dans les petites rue sinueuses. Nous y avons fait la découverte du tout petit restaurant « Le Boucaneux » que nous recommandons chaudement. Heureusement, nous y sommes arrivés vers 16 :45 et avons pu avoir une table pour 10 : toutes les tables étaient déjà réservées pour la soirée. Un mardi soir. À Rivière-du-Loup. Ils n’ont pas de chaises-hautes ou de menu pour enfants, soyez préparés. Mais le repas a bien valu la peine de sortir les chaises hautes de la roulotte!!
J’ai partagé il y a quelques semaines que je convoitais une écharpe Girasol pour y porter mes deux petits. J’ai eu la chance de pouvoir en emprunter une pour la semaine et nous avons passé de bons moments ( et de moins bons moments!) à essayer de maîtriser cet océan de beauté tissée à la main au Guatemala. En voici le résultat. Lucas semble peu impressioné: c’est lui qui est placé en premier dans l’écharpe et qui a subit les frasques de mon expérimentation avec Ève.
J’adore l’écharpe Girasol mais je crois qu’un tissus plus léger — genre lin ou soie mixte — serait mieux adapté au portage de jumeaux : c’est chaud là-dedans!! Le port est un “double hammock” avec le bébé devant dans la passe frontale et attaché sous ses fesses. L’écharpe est une taille 7 mesurant un peu plus de 5m
De biens jolies choses que je suis condamnée à convoiter…
J’évite d’aller chez Lululemon mais je m’y suis retrouvée par accident la semaine dernière avec mes filles. J’ai bien bavé sur le pullover rose et je me suis acheté deux paires de chaussettes sport. Deux paires de chaussettes, deux élastiques à cheveux: $58. J’évite d’aller chez Lululemon mais je m’y suis retrouvée par accident…
Comment ne pas avoir une bonne journée dans ce pullover rose nuage? Avant de recevoir la facture évidemment…
Un endroit que je n’évite pas mais qui me cause quand même des accès de convoitise est la nouvelle maison de ma soeur. Elle a choisi ma table de cuisine (une beauté dont je n’ai pas de photo):
Imaginez ce style en noyer… Mmmmm! Comment ne pas bien manger? Et si vous graduez aux chaises, le banc peut servir de table d’appoint derrière un divan par exemple ou dans l’entrée.
Mais lors de ma dernière visite, c’est la lampe au-dessus de la table en question qui m’a fait saliver:
Article de convoitise #2567Non mais… Simple, élégant, versatile.
Et le dernier candidat dans la catégorie convoitise: l’écharpe porte-bébé Girasol. Admirez-moi cette beauté:
J’adore le “Double Rainbow” et avec une écharpe assez longue, je pourrais y mettre les deux bébés (un en avant, un en arrière). Mais j’ai déjà assez de moyens de transport pour les enfants!
Et finalement, un dernier article de convoitise que je vais peut-être me procurer: le porte-bébé Bobo 3G. Avec 3 enfants de moins de 3 ans, j’en ai souvent un sur moi et deux en poussette. Cet été, nous allons sans doute faire beaucoup de promenades à pieds et puisque ma fille de 3 ans adore le sac-à-dos, j’aimerais en avoir un qui supporte son poids. Je suis tombée un peu par hasard sur le Boba 3G, chaudement recommandé peu importe le motif, avec l’appliqué “Tweet”:
L’appliqué “Tweet” est adorable. Je suis certaine que les petits zoizeaux rendent le bambino plus léger!N’est-ce pas? Ça ne vous donne pas envie de vous promener avec un enfant de 15 kg sur le dos? Moi oui!
Il y a quelques jours j’ai publié sur les difficultés que j’avais à faire dormir Lucas. Vous pouvez lire la publication (en anglais) ici. En somme, Lucas est un bébé adorable et souriant mais qui a du mal à s’endormir seul. Dans un moment de panique sans doute causé par un excès d’hormones (car je ne suis pas d’un naturel paniqué), je me suis vue passer les deux prochaines années à endormir Lucas en le berçant ou en l’allaitant à toutes les 30 minutes. Ce n’est pas tiré par les cheveux: je l’ai fait pour Colin, Marie et Sarah. Et pourtant, après 6 enfants, je devrais savoir que l’art de s’endormir c’est comme la propreté: ça ne se force pas, ça vient de l’enfant ou ça ne vient pas. Bien qu’il soit possible d’aider nos bébés à développer une bonne hygiène du sommeil en les encourageant à apprendre à s’endormir seuls, j’ai du mal à décider quoi faire avec Lucas. J’ai essayé de le mettre au lit somnolent mais réveillé, J’ai essayé de le mettre au lit endormi, mais Lucas se réveille aussitôt que je le dépose. J’ai dû me rendre à l’évidence: soit je l’endort sur moi ou dans la balançoire, soit je le laisse crier.
Il est parfois nécéssaire de laisser un bébé pleurer afin qu’il se rendorme seul. Certains parents (comme moi) éprouvent beaucoup de réticence à laisser un bébé pleurer et choisissent plutôt d’aider l’enfant à se rendormir en l’allaitant ou en le berçant ou en lui redonnant sa suce qu’il a laissé tomber. J’ai essayé la méthode du 5-10-15 avec Colin, Marie et Sarah avec plus ou moins de succès. Mais il semble que plus je vieilli — et plus je me rapproche de la fin des bébés — plus je veux apprécier mes bébés et non me battre avec eux. J’ai dû beaucoup porter Marie et Colin et je regrette de ne pas l’avoir fait avec plus de coeur: en rétrospective, ils ne sont pas restés bébés bien longtemps. Oui leur petite enfance était intense. Mais il me semble, aprés réflection, que j’aurais pu la rendre moins intense en ayant une meilleure attitude. Ça n’aurait rien changé aux besoins de mes bébés mais j’en aurais sans doute de meilleurs souvenirs.
C’est ainsi que j’étais indécise, paralysée par la fatigue, prise entre mon besoin de sommeil et mon appréhension à laisser Lucas pleurer. Puis est arrivée une journée de fous. Un samedi où j’étais seule avec une montagne de travail et 8 enfants. Ève dormait et Lucas, bien, Lucas ne dormait pas. Il était complètement épuisé, incapable de s’endormir au sein ou dans l’écharpe. Au bout du rouleau, j’ai dis à Lucas: “Bien si tu vas pleurer mon bonhomme, aussi bien de pleurer dans ton lit!” et je l’ai mis au lit pendant que je faisais quelques tâches. Au bout de 15 minutes, incapable de le laisser pleurer plus longtemps, je suis allée le rechercher. C’est alors qu’il a poussé un long soupir, a fermé les yeux et s’en endormi dans mes bras en finissant de sangloter. Ensuite, je suis tombée sur cette illustration au dos du dernier Youpi! des enfants. C’en était trop.
Lucas, c’est mon nounours. Je ne peux pas le laisser pleurer quand il a seulement besoin d’être tenu bien au chaud. Lucas n’a pas besoin de se faire une maman de neige quand il se sent seul. C’est vrai que le sommeil est une composante importante de la santé en général et qu’une mauvaise hygiène du sommeil entraîne des problèmes de toute sorte chez le bébé et l’enfant. Là où je décroche, c’est à l’idée que l’apprentissage du sommeil passe par l’apprentissage de l’autonomie. Car le besoin d’affection et d’attachement est au moins aussi important à la survie du petit humain que le besoin de repos.
Lorsque je vais repenser aux premiers mois de Lucas, je veux me souvenir des câlins, pas des cris.