La saison des anniversaires


This post titled “Birthday Season” is about our birthday parties or lack thereof

Je n’ai jamais été une grande “fan” des fêtes d’enfants, sans doute parce que les anniversaires dans notre famille sont concentrés entre janvier et juin. Ç’a l’air de rien comme ça mais une fête d’enfant toute simple à la maison peut coûter une centaine de dollars et taxer la logistique familiale. Avec deux fêtes en janvier, une en février, une en mars, deux en avril et une en juin, ça fait une différence dans notre budget d’opération. Cette année, la saison des anniversaires est tombée pile sur le dernier trimestre de ma grossesse et les fêtes d’anniversaire ont “pris le champ” comme on dit… Les enfants, surtout les plus jeunes, ont posé quelques questions mais s’en sont, en somme, très bien tirés.

Nous avons la chance d’avoir ce que j’appelle “a-party-in-a-box”… c’est-à-dire que notre famille suffit. Depuis que les enfants sont tout petits, nous prenons le temps de décorer une chaise et de placer leurs cadeaux à leur place à table. Les plus vieux sont désormais assez grands pour décorer les chaises et la décoration a pris un ton nettement “ado” — lire “sarcastique” — mais je ne m’en plain pas (trop).

Lorsque les plus grands étaient petits, je m’inquiétais beaucoup de créer des traditions familiales qui passeraient le test du temps. Et maintenant, 18 ans plus tard, je réalise que les traditions se créent elles-mêmes, par le passage du temps. Les célébrations n’ont pas besoin d’être extravagantes pour être mémorables, en fait ce sont les traditions les plus simples qui prennent racine le plus facilement. Ce qui compte, c’est le temps que l’on prend pour les personnes qu’on aime.

 

La vie comme une rivière


Vous êtes-vous déjà trouvé là, métaphoriquement debout au milieu de votre vie, à regarder tout autour et vous demander où vous vous en allez? À quoi se résume la somme de vos priorités, de vos choix,  où mène le chemin que vous avez créé par la force de vos décisions successives, comme l’eau courante qui creuse une rivière?

Plus la rivière est profonde, plus le courant est fort. Et plus difficile d’en sortir. Vous est-il déjà arrivé de vous croire destiné à de plus grandes choses? Puis de réaliser qu’à votre âge et compte tenu de vos habiletés, vous étiez sans doute arrivé au paroxysme de votre grandeur? Avez-vous trouvé votre appel, votre vocation? Je me pose souvent la question.

J’ai eu le loisir de me pencher sur le but de ma vie récemment alors qu’une amie proche et son mari sont allés au Viêt-Nam pour y adopter deux jumelles. Dans un acte de confiance aveugle en la vie, ils sont allés chercher ces deux petites filles qui avaient un besoin criant de soins médicaux, d’amour et d’une famille où s’enraciner. Cette famille hors du commun en est à sa deuxième adoption d’enfants présumés « à besoin spéciaux » que d’autres familles ont refusés, leur troisième adoption. Au cours du voyage, mon amie a écrit deux choses – sur son blogue ou Facebook – qui m’ont marquées. Le jour du départ (citation approximative, traduite de l’anglais) : « Je suis mon chemin, celui que la vie a mis devant moi. » Puis après avoir reçu ses filles : « Maintenant je sais pourquoi nous nageons à contre-courant depuis si longtemps. Tout nous préparait à accueillir et aimer ces trésors de la vie. »

Lorsqu’un proche pose un acte d’une telle grandeur, il est inévitable de se mettre en perspective. On voit nos peurs, nos doutes et nos limites avec une grande clarté. On se demande ce qui nous différencie de ceux qui agissent avec grandeur d’âme, générosité et courage. Car s’il est facile de se rassurer en se faisant croire qu’il s’agit d’êtres surhumains lorsqu’on les voit en reportage dans les média, c’est impossible lorsqu’il s’agit d’amis que l’on sait normaux, avec leurs doutes, leurs peurs et leurs limites.

Je me suis demandé quelle était la différence essentielle entre ceux qui accueillent la différence à bras ouverts et ceux qui la rejette. De nos jours, la science du dépistage prénatal nous permet de croire que nous pouvons choisir les défis que nous décidons de relever.

Car il s’agit de quelque chose de plus profond que le désir ou le désaveu de la différence. Les handicaps ou les besoins spéciaux ne sont pas qu’une différence pour les familles affectées : c’est l’engagement d’une vie et le renoncement à un parcours ordinaire. Et même si le bonheur se trouve au détour d’un parcours hors de l’ordinaire, nous semblons plus aptes à faire notre deuil du bonheur que de l’ordinaire. L’humain dépense plus d’énergie à éviter la douleur qu’à rechercher le plaisir, c’est un fait.

    

Alors qu’est-ce qui fait la différence entre ceux qui acceptent le défi, embrassent la croissance qui vient du dépassement de soi et ceux qui ont souvent tout à offrir mais le gardent pour eux? Je laisse la réflexion à des cerveaux mieux aguerris. Mais pour ma part, je sais dans quel camp j’aimerais me trouver si un jour la vie me fait appel. Et si j’ai appris une leçon de l’expérience de mon amie, c’est que nos décisions de tous les jours nous préparent à l’appel de la vie et lui offre un terrain fertile ou une terre brûlée.

Je veux être prête.

Allocation


This post is about pocket money and allowances. Yes, our children get an allowance. No, it’s not linked to their chores. Chores happen because we are part of a family. Nobody has the option of not participating. Allowances serve the purpose of teaching saving and management, exposing our children’s financial temperaments and flaws, and teaching the difference between a want and a need.

Cette semaine, en panne d’inspiration, je me suis tournée vers Facebook et Facebook a répondu. Mon amie Luce a proposé une publication sur l’argent de poche et les allocations. Ça tombe bien, j’ai toujours eu l’intention de le faire.

La réponse courte: Oui. Les 4 plus vieux reçoivent $20 par mois. Si vous voulez lire plus sur notre approche face à l’argent de poche, continuez à lire ci-dessous.

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Faits divers du vendredi


For my English readers: Friday’s Mixed Nuts in French. ‘Cuz it’s their turn!

1 Une bête noire, c’est la traduction de “pet peeve” en anglais d’après Google. Je trouve que bête noire fait beaucoup plus sérieux que pet peeve mais enfin, allons-y. Une bête noire pas trop sérieuse: les aliments végétariens préparés imitation viande. Tout d’abord, on s’entend pour dire que les aliments préparés sont moins bons pour la santé que les repas fait maison. Du soya modifié génétiquement, transporté en camion sur plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à l’usine de transformation la plus proche puis transformé en croquettes de poulet végé, est-ce que c’est vraiment plus vertueux — ou nutritif — qu’un bon filet de porc frais produit localement? Si votre corps se rebelle tellement à l’idée de devenir végétarien que vous devez le truquer avec des produits tels que des lanières de bœuf sans viande, peut-être qu’il essaie de vous dire quelque chose…

Et pourquoi pas un bon sauté de tofu?

2 Deux choses: “Les petits enfants ont besoin de deux choses: des soins et de l’affection.” J’ai été à la fois touchée et bouleversée par le travail du personnel de l’escargot. Tant de besoin, si peu de ressources. Où est-ce qu’on commence? Allez voir ce reportage de l’émission Enquête (43 mn): Épisode 15 – Ils étaient six . On se pose tellement de questions quand on devient parent. Parfois je croise des couples dans l’allée des couches au supermarché en plein processus décisionnel. Allez visiter quelques forums Internet sur l’art d’être parent. Les questions existentielles y foisonnent ainsi que les déclarations à l’emporte-pièce sur ce qui fait un bon parent (ou un parent négligent): sein ou biberon? co-dodo ou chambre à part? garderie ou aide familiale? en français? en anglais? est-ce qu’ils offrent du mandarin? organique ou conventionnel? Les enfants ont besoin de soins et d’affection. Le reste tombera bien en place.

3 Trois chandelles sur un gâteau en coccinelle:

Joyeux anniversaire!

4 Quatre fois 10 = 40 jours de carême avant Pâques, la fête du renouveau. J’aurais voulu vous écrire un beau texte inspiré sur la traversée du désert et sur ce que l’on apprend sur nous-même en larguant les ballast. Mais je manque de souffle. J’ai parfois l’impression que ma traversée du désert a commencé il y a 4 ans et que j’attends toujours Pâques et le renouveau. L’arrivée des jumeaux a amorcé une période encore plus intense de sacrifice et de minimalisme, comme un arbre à fruit qu’on taille à l’automne et dont la récolte promise tarde à fleurir. Pour le carême cette année, je promets de continuer à attendre le printemps et de ne pas douter dans la noirceur des promesses reçues dans la lumière.

5 Cinq chevilles, ou plutôt Le mystère de la cinquième cheville, roman en bonne et due forme commencé mais jamais terminé par moi-même lorsque j’avais entre 12 et 14 ans (fait non vérifiable mais corroboré par le nom de mon chien à l’époque à qui est dédié le lieux principal de l’histoire — Cléoville). Ma mère a retrouvé 3 de mes manuscrits en faisant des fouilles quasi-archéologiques dans son sous-sol. Témoins d’une époque changeante, les deux premiers manuscrits sont tapés à la machine et le troisième à l’ordinateur. Si comme moi vous approchez de la quarantaine, The Museum of Obsolete Objects promet de vous faire vivre des moments de nostalgie ou de désespoir.