“Comment vous faites?”


Il y a quelque jours, je suis tombée par hasard sur le blog d’une autre maman de 8 enfants (Little Catholic Bubble). Sa publication How to raise eight children without even trying m’a rappelé à quel point on me posait cette question souvent: “Comment faites-vous” et ses variations “Je ne sais pas comment vous faites…” et “Je survie à peine avec mes deux, je ne peux pas imaginer en avoir 8”.

C’est une erreur commune (une que j’ai fait moi-même lorsque j’avais mes deux plus vieux qui n’ont que 14 mois de différence): on projette la vie avec plusieurs enfants à partir de notre expérience vécue. Or, notre expérience vécue est limitée. À moins d’avoir une grossesse multiple de haut calibre, nos enfants naissent un par un puis grandissent, commencent l’école, deviennent plus autonomes et commencent à aider dans la maison. J’ai de très bons souvenirs de la petite enfance de mes 4 plus vieux. Cependant, je me souviens aussi d’avoir eu l’impression de sortir d’un long tunnel lorsqu’ils ont commencé l’école. Lorsque les mamans de très jeunes enfants me disent “Je ne peux pas imaginer en avoir d’autres!” je leur réponds toujours “moi non plus lorsque j’étais à ce stade.” On les a un à la fois, pendant que les autres grandissent. (Ce qui est assez ironique, maintenant que je viens d’en avoir deux d’un coup…). Je remarquais justement il y a quelques semaines que j’avais à nouveau 4 enfants de 5 ans et moins. Pourtant, je vis cette réalité de manière fort différente que lorsque mes quatre plus vieux avaient 5 ans et moins. Je suis plus mature comme mère et mes enfants sont plus vieux. J’ai des gardiens intégrés pour m’aider avec les petits. J’ai aussi beaucoup appris de mes erreurs!

La logistique d’une famille de 10 personnes est un numéro de jonglerie. Cependant, il semble que les gens soient fascinés par la lessive et l’épicerie.

La lessive d’une famille de 10 personnes est une tâche quotidienne qu’il est préférable de garder sous contrôle. Tout d’abord, j’ai un mari qui comprend l’importance de la lessive. Ça peut paraître ordinaire mais ça veut dire que la lessive est un travail d’équipe.  Notre arme secrète contre la lessive est la régularité (non, ce n’est pas un post sur la fonction intestinale). À 19:00 tapante, lorsque le prix de l’hydro-électricité baisse, allez hop! la première brassée démarre puis on la met au séchage avant de se coucher. Le lendemain matin, la lessive propre va dans un panier. Si j’ai le temps, je préfère la plier directement en la sortant de la sécheuse. Sinon, les vêtements sont propres et secs dans un panier et je les plierai (peut-être) plus tard. Faire la lessive quotidiennement ne veut pas dire que tout est lavé quotidiennement: un soir, c’est les jeans, le lendemain les couleurs, le lendemains les serviettes, le lendemain les blancs et ainsi de suite. Un système de roulement quotidien de la lessive me permet de ne pas me retrouver avec 10 brassées  la fin de semaine et, plus important encore, de ne pas me retrouver sans un seul morceau de linge propre dans la maison.

La brassée quotidienne n’est pas seulement une manière efficace de faire les choses au niveau logistique, c’est aussi un manière de préserver le bon fonctionnement de notre puis et de notre fosse septique qui n’ont pas besoin du stress d’un marathon de lavage la fin de semaine. Mais ce n’est pas la fin du bon sens économique: laver les vêtements régulièrement m’évite d’avoir à acheter une semaine complète de vêtements pour tout le monde. Puisque les vêtements préférés des enfants sont lavés aux 3-4 jours, ils n’ont pas tous besoin d’une garde-robe complète pouvant leur durer une semaine.

La lessive illustre bien la logistique générale d’une famille de 10: en faisant un peu de travail régulièrement, on évite d’avoir à faire tout le travail d’un coup.

L’épicerie, c’est tout à fait le contraire: le faire le moins souvent possible. Rentrer chez Superstore pour quelqu’un dans ma situation c’est un billet qui coûte au moins $150, autrement dit, je ne m’en sors jamais pour moins de $150 alors j’essaie d’y aller le moins souvent possible. Une fois par semaine je fais un menu — incluant les lunchs des enfants — et une liste d’épicerie. J’utilise également un tableau blanc dans la cuisine sur lequel je peux prendre note des choses à acheter lorsque j’y pense.

Côté logistique, je crois que le supermarché est un de ces domaines pour lequel avoir plus d’enfants rend les choses plus simples. Je suis toujours frappée, lorsque je vais à l’épicerie le soir après avoir couché les petits, de voir autant de gens accompagnés de très jeunes enfants souvent (choc!) en état de crise. Vous pouvez être certains que ce ne sont pas des mères de 8 enfants. En faits, les gens qui amènent de très jeunes enfants à l’épicerie à l’heure du dodo (vous pouvez substituer l’heure de la sieste ou l’heure du repas) ont sans aucun doute 1 ou 2 enfants et se demandent comment je fais pour en avoir 8. Voici un indice: je ne les amène pas faire des course lorsqu’ils sont fatigués ou lorsqu’ils ont faim!

Avec les jumeaux, il n'y a pas beaucoup de place pour la nourriture. Je dois donc y aller avec quelqu'un pour m'aider: un chariot pour les petits, un chariot pour la bouffe.

Ensuite je planifie ma sortie à l’épicerie de manière à pouvoir le faire sans très jeunes enfants. Si j’oublie certaines choses, j’essaie de me débrouiller sans. Je laisse le Costco aux bons soins de mon mari qui va le faire une fois par semaine pendant que les plus vieux son au jiu-jitsu.

Et voilà comment un peu d’organisation et de discipline fait toute la différence. Je ne suis pas une personne naturellement organisée mais à partir de 4 enfants, il s’agit d’une question de survie!

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Twitter picture

You are commenting using your Twitter account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s

“Comment vous faites?”


Il y a quelque jours, je suis tombée par hasard sur le blog d’une autre maman de 8 enfants (Little Catholic Bubble). Sa publication How to raise eight children without even trying m’a rappelé à quel point on me posait cette question souvent: “Comment faites-vous” et ses variations “Je ne sais pas comment vous faites…” et “Je survie à peine avec mes deux, je ne peux pas imaginer en avoir 8”.

C’est une erreur commune (une que j’ai fait moi-même lorsque j’avais mes deux plus vieux qui n’ont que 14 mois de différence): on projette la vie avec plusieurs enfants à partir de notre expérience vécue. Or, notre expérience vécue est limitée. À moins d’avoir une grossesse multiple de haut calibre, nos enfants naissent un par un puis grandissent, commencent l’école, deviennent plus autonomes et commencent à aider dans la maison. J’ai de très bons souvenirs de la petite enfance de mes 4 plus vieux. Cependant, je me souviens aussi d’avoir eu l’impression de sortir d’un long tunnel lorsqu’ils ont commencé l’école. Lorsque les mamans de très jeunes enfants me disent “Je ne peux pas imaginer en avoir d’autres!” je leur réponds toujours “moi non plus lorsque j’étais à ce stade.” On les a un à la fois, pendant que les autres grandissent. (Ce qui est assez ironique, maintenant que je viens d’en avoir deux d’un coup…). Je remarquais justement il y a quelques semaines que j’avais à nouveau 4 enfants de 5 ans et moins. Pourtant, je vis cette réalité de manière fort différente que lorsque mes quatre plus vieux avaient 5 ans et moins. Je suis plus mature comme mère et mes enfants sont plus vieux. J’ai des gardiens intégrés pour m’aider avec les petits. J’ai aussi beaucoup appris de mes erreurs!

La logistique d’une famille de 10 personnes est un numéro de jonglerie. Cependant, il semble que les gens soient fascinés par la lessive et l’épicerie.

La lessive d’une famille de 10 personnes est une tâche quotidienne qu’il est préférable de garder sous contrôle. Tout d’abord, j’ai un mari qui comprend l’importance de la lessive. Ça peut paraître ordinaire mais ça veut dire que la lessive est un travail d’équipe.  Notre arme secrète contre la lessive est la régularité (non, ce n’est pas un post sur la fonction intestinale). À 19:00 tapante, lorsque le prix de l’hydro-électricité baisse, allez hop! la première brassée démarre puis on la met au séchage avant de se coucher. Le lendemain matin, la lessive propre va dans un panier. Si j’ai le temps, je préfère la plier directement en la sortant de la sécheuse. Sinon, les vêtements sont propres et secs dans un panier et je les plierai (peut-être) plus tard. Faire la lessive quotidiennement ne veut pas dire que tout est lavé quotidiennement: un soir, c’est les jeans, le lendemain les couleurs, le lendemains les serviettes, le lendemain les blancs et ainsi de suite. Un système de roulement quotidien de la lessive me permet de ne pas me retrouver avec 10 brassées  la fin de semaine et, plus important encore, de ne pas me retrouver sans un seul morceau de linge propre dans la maison.

La brassée quotidienne n’est pas seulement une manière efficace de faire les choses au niveau logistique, c’est aussi un manière de préserver le bon fonctionnement de notre puis et de notre fosse septique qui n’ont pas besoin du stress d’un marathon de lavage la fin de semaine. Mais ce n’est pas la fin du bon sens économique: laver les vêtements régulièrement m’évite d’avoir à acheter une semaine complète de vêtements pour tout le monde. Puisque les vêtements préférés des enfants sont lavés aux 3-4 jours, ils n’ont pas tous besoin d’une garde-robe complète pouvant leur durer une semaine.

La lessive illustre bien la logistique générale d’une famille de 10: en faisant un peu de travail régulièrement, on évite d’avoir à faire tout le travail d’un coup.

L’épicerie, c’est tout à fait le contraire: le faire le moins souvent possible. Rentrer chez Superstore pour quelqu’un dans ma situation c’est un billet qui coûte au moins $150, autrement dit, je ne m’en sors jamais pour moins de $150 alors j’essaie d’y aller le moins souvent possible. Une fois par semaine je fais un menu — incluant les lunchs des enfants — et une liste d’épicerie. J’utilise également un tableau blanc dans la cuisine sur lequel je peux prendre note des choses à acheter lorsque j’y pense.

Côté logistique, je crois que le supermarché est un de ces domaines pour lequel avoir plus d’enfants rend les choses plus simples. Je suis toujours frappée, lorsque je vais à l’épicerie le soir après avoir couché les petits, de voir autant de gens accompagnés de très jeunes enfants souvent (choc!) en état de crise. Vous pouvez être certains que ce ne sont pas des mères de 8 enfants. En faits, les gens qui amènent de très jeunes enfants à l’épicerie à l’heure du dodo (vous pouvez substituer l’heure de la sieste ou l’heure du repas) ont sans aucun doute 1 ou 2 enfants et se demandent comment je fais pour en avoir 8. Voici un indice: je ne les amène pas faire des course lorsqu’ils sont fatigués ou lorsqu’ils ont faim!

Avec les jumeaux, il n'y a pas beaucoup de place pour la nourriture. Je dois donc y aller avec quelqu'un pour m'aider: un chariot pour les petits, un chariot pour la bouffe.

Ensuite je planifie ma sortie à l’épicerie de manière à pouvoir le faire sans très jeunes enfants. Si j’oublie certaines choses, j’essaie de me débrouiller sans. Je laisse le Costco aux bons soins de mon mari qui va le faire une fois par semaine pendant que les plus vieux son au jiu-jitsu.

Et voilà comment un peu d’organisation et de discipline fait toute la différence. Je ne suis pas une personne naturellement organisée mais à partir de 4 enfants, il s’agit d’une question de survie!

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Twitter picture

You are commenting using your Twitter account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s